Les Oreilles-Coquillages

Extrait :

Le cavalier de la nuit

"Lune.
Clairière.
Vieux château solitaire.
Chaque nuit j'entends qui vient,
Du fond d'un désert d'épouvante,
Le cavalier de la nuit.
A la plus haute tour,
La princesse endormie
Depuis toujours ne rêve que de lui,
Tremble de peur et prie
Pour qu'il vienne.
Jamais il n'arrive.
En chemin j'ai pris la place
Du cavalier de la nuit.
Et c'est un petit mendiant qui gratte au pont-levis,
Que nul n'entend
Parce que
Nulle princesse ne l'attend
Et qui s'en retourne dans son lit,
Pleurer de terreur,
Rêver de la vraie vie,
Sous l'ardoise où sourit
La lune-soeur
De pleine nuit
."

Editions Le Pré aux Sources (Bernard Gilson), 1989.
Couverture et illustrations : Anne Wouters.